Le domaine « Tardieux », la continuité d’une histoire
Au commencement, la ferme des Courtault
Dans les années 50 : Roland et Marianne Courtault reprennent la ferme familiale en polyculture élevage. Quelques chèvres, une basse-cour, le cheval, des cultures pour nourrir les animaux des petits fruits rouges, du jardin, des asperges… et de la vigne.
Durant les années 60, c’est la motorisation et sa spécialisation induite. La Vallée du Cher, bassin viticole, renoue avec ses cépages nobles du 19ème siècle et développe notamment le Sauvignon, le Gamay puis le Côt.
Roland développe une clientèle particulière et s’engage dans le mouvement coopératif afin d’accéder aux grandes places du marché et d’accroître la notoriété de nos vins. Il cultivera jusqu’à 6 hectares de vignes.
La transition vers l’agriculture biologique
Alain, leur fils ainé, s’installa comme vigneron en 1977 et reprit leur ferme en 1986. D’esprit plutôt cartésien et scientifique, bien occupé à l’ouvrage et avec des moyens d’investigation limités, il pratiqua l’observation, l’expérimentation, les échanges techniques – riches et nombreux – avec ses collègues motivés par une agriculture plus propre, économe et autonome. Confronté à de nouvelles maladies au vignoble, il constate des vignes davantage productives et fragilisées par l’emploi de nouveaux pesticides rendus nécessaires par la culture intensive.
Puis, avec le soutien de sa femme Agnès, il formalise cette démarche par la conversion en culture biologique de son vignoble, dès 1998. La recherche du « bon équilibre » est régulière et partagée. La qualité des vins s’en ressent.
Le domaine Courtault - Tardieux
En septembre 2006, Simon Tardieux s’engage comme stagiaire de la formation continue (Bac Pro « Conduite et Gestion d’Exploitation Agricole »). Il est rapidement intéressé par l’idée de s’installer et aime bien l’idée de « faire le tour de la question » (vignes – vins – commerce – gestion). De leur côté, Alain et Agnès commencent à penser à leur transmission… S’ouvrent alors deux années de prospections et d’échanges.
« Courtault – Tardieux » est créée en mars 2009. C’est l’heure du développement commercial et de la confirmation de l’intérêt pour la vinification naturelle. Avec les conseils et les échanges de collègues plus expérimentés en la matière : davantage de vendanges manuelles, moins de sulfitage. Les vins sont plus expressifs. A mesure que les contrats d’apports de raisins à la Coopérative arrivent à leur terme, la gamme s’étoffe : sélections parcellaires pour proposer quatre expressions du cépage Sauvignon (« Les Sagères », « Les Parcs », « Avec vue sur le Cher », « Les Maselles »), vinification en rouge du Pineau d’Aunis (« Le Temps des Aunis »), co-fermentation de Côt et Cabernet Franc (cuvée « Dialogues »).
Le domaine Tardieux
Nous sommes en février 2024. Après deux années et demi d'association avec Jérôme Gal (de mars 2021 à juillet 2023), s'ouvre une nouvelle période, où les projets sont nombreux. Il nous faudra poursuivre la restructuration de notre vignoble, amorcer une nouvelle diversification dans l’encépagement, construire de nouveaux bâtiments, sans oublier d’adapter nos pratiques culturales en fonction des changements climatiques actuels et à venir. Surtout, nous continuerons à gérer « les vignes en bon père de famille » (c’est ce qui est inscrit dans les anciens baux ruraux), à récolter de beaux raisins et de les transformer en vins typés, droits et francs ; et enfin, prendre du recul régulièrement, conserver « la bonne taille » pour s’engager quotidiennement dans les métiers qui nous passionnent.